Entreprise Bambou : de l’ardoise à l’innovation, l’excellence artisanale depuis 1840

Un nom, une lignée, une passion 

Jacques Bambou. Un nom atypique pour un couvreur - zingueur. Ce patronyme végétal, attribué au hasard par l’assistance publique au XIX^e siècle, est devenu l’emblème d’une lignée d’artisans. À seulement 16 ans, Jacques fonde sa propre entreprise après avoir appris le métier auprès d’un artisan corrézien. "Il était couvreur la semaine et barbier le dimanche", raconte Caroline Bambou-Dufour, aujourd’hui cogérante avec son mari, Cédric Dufour. Depuis, la transmission s’est poursuivie sans interruption de Père en fils… Puis fille, gendre, époux : chacun a contribué à faire évoluer l’entreprise. "Mon mari a fusionné son entreprise de couverture avec celle de mon père en 2008. C’est ainsi que nous sommes devenus la huitième génération à porter cette histoire." 

Une PME artisanale, innovante dès les années 1980 

Bambou n’a jamais cessé de se projeter. Dès les années 1970-1980, l’entreprise intègre des prestations de charpente et se dote d’une flotte de camions rouges. "À l’époque, personne ne faisait de communication dans notre métier. Nous avions compris qu’il fallait se rendre visible", se souvient Caroline. Mais c’est en 2016 que l’entreprise franchit un cap avec un procédé breveté de préfabrication de toiture en atelier. Récompensé par le prix de l’innovation de la CMA Dordogne, ce système change la donne : "On préparait tout en atelier, au sec, avec précision. Et sur chantier, nos équipes gagnaient en sécurité, en confort et en efficacité. Une toiture de 150 m² posée en une journée, c’était impensable auparavant.", S’en suis des années de développement du process à échelle industrielle. 

Une structuration poussée, portée par l’accompagnement 

Aujourd’hui, l’entreprise repose sur un pilotage très professionnel. "Nous avons un bureau d’études, un ERP, un logiciel DAO pour le dessin assisté, une flotte de drones, une équipe entretien, une équipe échafaudages... et surtout une plateforme logistique et industrielle, aménagée en 2023 - 2024, qui nous permet d’optimiser chaque intervention. " Ce projet ambitieux a été soutenu par la Région, le FEDER et la CMA. Bambou couvre aujourd’hui 60 000 m² par an et gère des chantiers dans trois départements. Elle intervient pour les particuliers, les collectivités locales, les bailleurs sociaux. Elle continue de se développer son en se dotant d’ETS Secondaires spécialisés en couvertures , charpente traditionnelles – ossatures bois et photovoltaïque sur les département 19 et 24. 

Une vision sociale du métier 

Depuis 2008, l’effectif est passé de 7 à 32 salariés. Ce développement s’est accompagné d’une politique RH à contre-courant. "C’est un métier pénible. On a donc tout mis en place pour améliorer le confort de travail : horaires aménagés, sept semaines de congés, treizième mois, primes, équipements performants." Le résultat ? "On n’a pas trop de mal à recruter. Nos conditions de travail attirent." 
Bambou embauche des profils variés. "Nous avons trois salariés en situation de handicap, quatre apprentis, et on participe à tous les forums emploi. Il faut donner leur chance aux jeunes, comme nos anciens nous l’ont donnée."

Écologie et transmission : les deux piliers de demain 

L’entreprise vise également 97 % de valorisation de ses déchets. "C’est une exigence à laquelle on tient. Le bâtiment doit évoluer, et l’artisanat aussi..." Mais le cœur du projet Bambou reste la transmission. "Le geste est le même depuis 1840. On le transmet tous les jours à nos jeunes. Ce qui change, c’est le contexte, les outils, la façon de gérer. Mais l’âme du métier est intacte." 

Un avenir structuré avec la CMA

Bambou ne cesse de se structurer : bureau d’études, équipe échafaudage, ERP, plateforme logistique... Ces transformations, accompagnées par la Région et la CMA, permettent à l’entreprise de grandir sans perdre son âme. Et de rester fidèle à sa devise : transmettre, innover, durer. 

En savoir plus

Crédits photos : Alban Gilbert Photographe